Plage de Saturraran à Mutriku : beauté naturelle et sombre passé historique
Nichée à l'extrémité occidentale de la côte de Gipuzkoa, sur la commune pittoresque de Mutriku, la plage de Saturraran séduit les visiteurs par son cadre naturel exceptionnel. Située à quelques pas de la Biscaye, cette plage basque est entourée de paysages sauvages et préservés, offrant un décor idéal pour les amoureux de la mer et de la nature.
La plage de Saturraran et la commune d'Ondarroa
Les vagues puissantes de l’océan Atlantique viennent s’écraser avec force sur le sable doré de Saturraran, créant un spectacle saisissant à chaque marée. La plage est particulièrement reconnaissable grâce à deux imposants rochers qui émergent de l'eau. Ces formations rocheuses emblématiques sont au cœur d’une légende locale : on raconte qu’il s’agit de deux amants, Satur et Aran, pétrifiés à jamais dans la pierre.
Les rochers de Saturraran à Mutriku
Entre beauté naturelle, légende romantique et atmosphère apaisante, la plage de Saturraran est une destination incontournable pour quiconque visite la côte basque. Parfaite pour la baignade, le surf ou une simple promenade, elle offre également des vues spectaculaires qui raviront les passionnés de photographie.
Les rochers de Saturraran à Mutriku
Un passé méconnu : de station balnéaire à prison franquiste
Si aujourd'hui la plage de Saturraran est synonyme de détente et de paysages idylliques, son histoire a connu des épisodes bien plus sombres. À la fin du XIXe siècle, cet endroit paradisiaque devient une zone de villégiature réputée, avec l’installation de plusieurs hôtels de luxe attirant une clientèle fortunée.
En 1921, plusieurs de ces établissements sont cédés au diocèse de Vitoria, qui transforme les lieux en séminaire religieux et centre balnéaire estival. Cependant, cette vocation paisible prend fin avec le déclenchement de la guerre civile espagnole. L’armée de la République occupe temporairement les bâtiments avant qu’ils ne soient saisis au printemps 1937 par les requetés navarrais, alliés des nationalistes franquistes, qui les transforment en caserne.
À l’automne 1937, après la défaite des Républicains dans les Asturies et la perte du Front du Nord, le régime franquiste décide de convertir le site en prison pour femmes. Dès le 29 décembre 1937, des centaines de prisonnières politiques républicaines, parfois enceintes au moment de leur arrestation, y sont incarcérées dans des conditions particulièrement dures et inhumaines. Saturraran devient ainsi la plus grande prison pour femmes du nord de l’Espagne. Au total, 156 femmes et 38 enfants y trouvent la mort.
Après la guerre civile, la prison reste en activité sous la dictature franquiste jusqu'à sa démolition en 1944. Aujourd'hui, peu de visiteurs imaginent qu’un tel drame s’est joué en ces lieux, où nature et histoire cohabitent étroitement.
La prison pour femme de Saturraran à Mutriku
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