Partie de pelote sur le fronton d'Arnéguy dans les années 1950
Arnéguy, une photographie récemment retrouvée nous montre une scène que les anciens reconnaîtront sans étonnement : un prêtre en soutane, jouant à main nue sur le fronton du village. Instantané d’une époque pas si lointaine où l’homme d’Église, en plus d’être pasteur des âmes, partageait pleinement la vie de ses paroissiens.
Cette image, que l’on pourrait croire insolite aujourd’hui, était autrefois chose courante dans bien des villages du Pays basque. Dès le XVIIIe siècle, les prêtres du diocèse de Bayonne s’adonnaient déjà au jeu de paume. Devant certaines dérives vestimentaires, l’évêque dut rappeler la règle : soutane ou redingote noire, courte ou boutonnée droit sur la poitrine.
À la fin du XIXe siècle comme au début du XXe, de nombreuses photographies en témoignent : les curés ne rechignaient pas à monter sur le fronton, souvent la soutane remontée, la main tendue, prêts à renvoyer la pelote avec précision. Le jeu se faisait à main nue, selon la tradition la plus pure et la plus rude.
Ici, dans ce village de Basse-Navarre, le fronton n’était pas seulement lieu de jeu, mais aussi de rencontre, de cohésion, presque d’élévation. L’on y priait le dimanche, l’on y jouait la semaine. Et le prêtre, entre messe et catéchisme, trouvait là un moment de partage simple, fraternel, enraciné dans la terre autant que dans la foi.
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