Le Jaizkibel, sentinelle de la côte basque

Entre l’embouchure de la ria de Pasaia et Hondarribia, le massif du Jaizkibel s’étire sur près de dix kilomètres, dressant sa majestueuse muraille de marnes et de grès ocre jusqu’à 543 mètres d’altitude. Son nom, issu du basque haitz gibel — littéralement « derrière le rocher » — évoque déjà son caractère à la fois protecteur et mystérieux.

Véritable belvédère naturel dominant le golfe de Gascogne, le Jaizkibel a toujours joué un rôle stratégique. De ses crêtes battues par les vents, on surveillait jadis la vallée de la Bidassoa et les mouvements des armées venues tour à tour de France ou d’Espagne.

Le Jaizkibel depuis le Kalbarioa à Urrugne

Le Mont Jaizkibel depuis Hendaye

Tours de guet et fortifications

Aujourd’hui encore, les vestiges de cinq tours de guet ponctuent la ligne de crête. À l’origine, elles étaient six. Érigées au XIXe siècle lors des guerres carlistes, ces tours à base hexagonale (à l’exception d’une, carrée, près du sanctuaire) comportaient deux étages et une terrasse permettant d’observer l’horizon.

Tour de guet du Jaizkibel

Non loin de là, le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe domine Hondarribia. Construit au XVIe siècle, il fut détruit et reconstruit à plusieurs reprises au gré des conflits qui ont marqué l’histoire de la région. L’édifice actuel date du XIXe siècle et veille toujours sur la cité et la mer.

À quelques pas, le fort Nuestra Señora de Guadalupe, bâti entre 1890 et 1900 dans le style de l’ingénieur Raymond Séré de Rivières, témoigne de la vocation défensive du lieu. Il servit de prison d’État pendant la guerre civile espagnole, avant d’être reconverti en caserne militaire jusqu’à la fin des années 1980.

Au pied du Mont Jaizkibel la chapelle Notre-Dame de Guadalupe

Des traces bien plus anciennes

Le Jaizkibel ne se limite pas à son passé militaire. Il conserve aussi les marques d’une occupation préhistorique : un dolmen et deux sépultures anciennes ponctuent le parcours d’ascension. La région, d’ailleurs, est réputée pour sa densité en vestiges mégalithiques, avec de nombreux dolmens et cromlechs disséminés sur les hauteurs.

Le sommet et les horizons du pèlerinage

Au sommet, les ruines du château de San Enrique rappellent les fortifications d’autrefois. Il n’en subsiste que quelques vestiges, mais on imagine encore son fossé défensif et sa position stratégique. Le massif fait partie du Camino del Norte, l’un des itinéraires du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, reliant la côte basque aux terres galiciennes.

Le sommet du Mont Jaizkibel

Le panorama depuis le Mont Jaizkibel

Falaises et criques secrètes

Côté océan, le Jaizkibel offre un spectacle grandiose : falaises abruptes, reliefs escarpés et pâturages verdoyants se succèdent dans une mosaïque de couleurs. Des sentiers sinueux relient le cap du Figuier à la Punta Biosnar, menant à des criques sauvages et discrètes, à l’abri des regards et des vagues.

Le Mont Jaizkibel côté océan

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