Quand les Anglais tombèrent amoureux de Biarritz
L’histoire entre Biarritz et les Britanniques commence bien tôt : dès 1830, les Anglais se passionnent pour la station balnéaire naissante. Leur premier cercle mondain, vite transformé en maison de jeux, attire un peu trop l'attention… et finit par être fermé par la police. Mais la parenthèse ne dure pas. En 1872, les autorités autorisent la création d’un nouveau club. Installé rue Mazagran, il déménage ensuite place de la Mairie, puis dans les élégantes villas Piron et Santamaria, au gré de son succès.
Une première pierre royale
Le 6 avril 1882 reste une date emblématique. Ce lundi de Pâques ensoleillé voit le duc de Connaught — septième enfant de la reine Victoria et filleul du célèbre duc de Wellington — poser la première pierre du nouveau bâtiment. Un symbole fort pour un cercle déjà au cœur de la vie mondaine biarrote.
Hélas, le destin s’en mêle : un incendie ravage l’édifice et réduit en cendres une cave où dormaient plusieurs dizaines de milliers de bouteilles de vin et de liqueurs. Une perte considérable… mais pas un point final.
Renaissance et faste
Deux ans plus tard, le club renaît de ses cendres. L’inauguration donne lieu à une fête d’exception : bal fastueux, banquet de deux cents convives, et cuisines fournies par l’hôtel Continental. Biarritz s’offre là l’un de ses plus beaux moments mondains.
Entre feu, gloire et déclin
L’histoire connaît toutefois un nouveau coup dur en 1889 : un incendie détruit les archives du jeune Biarritz-Golf-Club, fondé à peine un an plus tôt. Dissous en avril 1916, le cercle est rétabli l’année suivante sous un nouveau nom, le British-American Club, et devient l’un des hauts lieux de la vie sociale et culturelle locale.
Avec le temps cependant, la bâtisse souffre. Les balustrades se corrodent, la pierre s’effrite, le vent fragilise charpente et toiture. Les archives, la bibliothèque et le mobilier sont dispersés sans grand soin. Finalement, le bâtiment est démoli.
Il ne restera qu’un seul témoin de cette époque flamboyante : la première pierre, déposée par le duc de Connaught, vestige silencieux d’un siècle de vie mondaine anglo-biarrote.
Biarritz, hier (1900) et aujourd’hui (2022).
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