Au pied de la colline de Sokorri, dans le vallon où se trouvent les maisons Laurenzenia, Gorriabaita et quelques autres, jaillissent plusieurs sources.
Parmi elles, l’une portait autrefois le nom de Matxikola.
Il est possible qu’un lien existe avec la déesse Mari. Quoi qu’il en soit, cette source jouissait encore d’une certaine renommée jusque dans les années 1950, comme le rapporte Pierre Andiazabal.
On lui attribuait des vertus curatives, et le docteur Harispe la conseillait à ses patients. Son eau, d’une fraîcheur remarquable et d’une limpidité exceptionnelle, était jugée bien meilleure que celle des sources voisines. Les anciens affirment d’ailleurs qu’elle ne tarissait jamais, même lors des sécheresses les plus sévères.
Autrefois, à l’occasion des fêtes de la Bixintxo, nombreux étaient ceux qui venaient pique-niquer sur l’herbe près de la source. Ma mère en garde le souvenir. Cette estime particulière témoigne qu’elle fut jadis considérée comme une véritable uronea, comparable à celle de Bidart ou encore à la source de Saint-Jean-Baptiste, près de Lukugaindia, à Hasparren. Ce dernier toponyme laisse supposer l’existence ancienne d’un bois sacré (lucus) autour de la source.
Il n’est donc pas impossible que la chapelle de Sokorri ait été érigée à l’origine sur un haut lieu déjà consacré, en raison du culte porté à l’eau de Matxikola. De même, le nom même d’Urruña (Ur-ona, « bonne eau ») pourrait bien trouver là son origine, tant la renommée de cette source dépassait jadis les limites de la commune.
Aujourd’hui malheureusement, la source de Matxikola s’est évanouie avec le temps.
La chapelle de Sokorri d'Urrugne
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