Biriatou : Histoire et Patrimoine d’un Village Basque

Biriatou : village Basque entre histoire et frontière

Niché au pied du mont Xoldokogaina, le village labourdin de Biriatou (Biriatu en basque) occupe une position privilégiée sur la rive droite de la Bidassoa, fleuve frontière entre la France et l’Espagne. Ce petit village du Pays basque français (Iparralde), au riche passé historique, séduit par son authenticité et son patrimoine préservé.

Une origine mystérieuse et une histoire stratégique

L’origine du nom Biriatou reste énigmatique : aucune étymologie basque ne semble s'imposer, mais certains chercheurs évoquent un lien avec Viriatus, un nom latin cité dès 1552. Autrefois rattaché à la commune voisine d’Urrugne, Biriatou devient une commune indépendante en 1603, renforçant son identité propre.

 

Le village de Biriatou, la Bidassoa et le Xoldokogaina

Un village marqué par les conflits frontaliers

De par sa situation frontalière, Biriatou a souvent été le théâtre de conflits. Dès le XIVᵉ siècle, les campagnes du Prince Noir, puis celles de Louis XI et François Ier, laissent leur empreinte dans la région. En 1636, pendant la guerre de Trente Ans, des troupes espagnoles occupent la rive droite de la Bidassoa. La Révolution française, en 1793, puis les campagnes napoléoniennes de 1813, ramènent à nouveau la guerre aux portes de Biriatou.

Le village de Biriatou

L’église Saint-Martin, témoin des siècles

Au cœur du village se dresse l’église Saint-Martin, construite au XVIᵉ siècle en grès rose local. Elle surplombe Biriatou et en incarne l’âme spirituelle. Durant la Révolution, elle fut réquisitionnée comme écurie par les troupes républicaines, symbole des bouleversements de l’époque.

Le coeur du village de Biriatou, le fronton, la mairie, l'église et l'auberge

Le Village de Biriatou - Biriatu

La Seconde Guerre mondiale : le drame de la Bidassoa

Pendant l’Occupation, la Bidassoa devient un point de passage stratégique pour les membres du réseau d’évasion Comète, qui aide aviateurs et résistants à rejoindre l’Angleterre. La nuit du 23 au 24 décembre 1943, sept évadés tentent de traverser le fleuve en crue. Deux d’entre eux, Antoine d’Ursel, ancien chef de Comète en Belgique, et James F. Burch, co-pilote américain du B-17 "Michigan Air Force", périssent noyés. Les Allemands exposent leurs corps sous le porche de l’église Saint-Martin pour intimider la population, mais les habitants recouvrent leurs dépouilles de fleurs, dans un geste de respect et de défi.

Ces deux hommes seront les seuls membres du réseau Comète Sud à perdre la vie durant leur évasion. Leurs corps ne seront jamais retrouvés.

Stèles du réseau Comète au bord de la Bidassoa

Une commune entre tradition agricole et évolution démographique

Au début du XXᵉ siècle, Biriatou comptait 540 habitants. En 2021, la population s’élève à 1 217 âmes, appelées les Biriatuar. Si de nombreuses fermes se trouvent sur les hauteurs, certaines s’installèrent le long de la Bidassoa, profitant des terres fertiles pour développer le maraîchage local.

Un territoire longtemps disputé

Les différends avec l’Espagne furent fréquents, notamment au sujet des droits de pêche dans la Bidassoa. La délimitation définitive de la frontière ne sera réellement établie qu’après les négociations du cardinal Mazarin, puis confirmée sous Napoléon III au XIXᵉ siècle.

Le village de Biriatou, la Bidassoa et la frontière avec le Gipuzkoa

🏞️ Biriatou aujourd’hui : nature, patrimoine et identité basque

Aujourd’hui, Biriatou séduit les visiteurs en quête de grands espaces, d’histoire locale et d’authenticité basque. Situé sur le tracé du célèbre GR10, le village offre des panoramas exceptionnels entre montagnes et vallée de la Bidassoa. Entre randonnées, visites patrimoniales et immersion dans un environnement préservé, Biriatou incarne un Pays basque rural et vivant, à la croisée des cultures et du temps.

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