Les stèles discoïdales

Hilarri : les stèles discoïdales, pierres de mémoire du Pays basque et d’ailleurs

Les stèles discoïdales, appelées hilarriak en basque (de hil « mort » et arri « pierre »), sont des monuments funéraires emblématiques du patrimoine basque. Ces stèles sont systématiquement orientées sur un axe est-ouest, en référence symbolique au cycle solaire, soulignant le lien entre la vie et la mort.

Stèle discoïdale à Bidarray

Apparues dès la protohistoire, les stèles discoïdales ont temporairement disparu avant de connaître un renouveau important entre le XVIe et le XIXe siècle. Si leur usage a décliné à partir du XVIIIe siècle, ces monuments connaissent aujourd’hui un véritable regain d’intérêt, porté par la volonté de préserver l’identité culturelle basque.

Dans de nombreux cimetières du Pays basque, ces stèles se regroupent en ensembles harmonieux et témoignent d’un profond respect pour la mémoire des ancêtres. Dans les années 1990, l’association Lauburu a lancé une campagne de recensement et de conservation de ces stèles, révélant l’importance historique et artistique de nombreuses pièces datant d’avant le XVIe siècle.

Une tradition funéraire présente dans de nombreuses régions

Bien que fortement ancrées dans la culture basque, les stèles discoïdales ne sont pas exclusives au Pays basque. On les retrouve également dans le Lauragais, le Languedoc, le Roussillon ou encore le Rouergue, où elles ont été utilisées entre la période gallo-romaine et le Moyen Âge. Leur présence est aussi attestée dans d’autres pays, notamment au Maghreb, en Syrie, en Suède, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Turquie, en Russie ou encore en Norvège.

Des gravures riches en symboles

Les stèles discoïdales présentent une grande diversité de motifs sculptés, porteurs de sens :

  • Motifs géométriques : la virgule et le lauburu (croix basque) en sont des exemples emblématiques.

  • Symboles chrétiens : croix, monogramme IHS (Jésus) ou MA (Marie).

  • Symboles naturels : soleil, lune (souvent accompagnée d’une hache), lys, chardon, représentant des éléments mythologiques ou naturels.

  • Motifs professionnels : certaines stèles évoquent le métier du défunt ou des éléments de son quotidien.

Ces stèles mentionnent rarement le nom du défunt, mais indiquent parfois une date et exceptionnellement le nom du sculpteur. Certains artisans se distinguent d’ailleurs par leur style gravé reconnaissable.

Souvent associées à un tumulus ou à une plate-tombe, les stèles discoïdales jouent un rôle central dans la mémoire funéraire basque, perpétuant des traditions anciennes dans un cadre esthétique et spirituel unique.

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