Saint-Jean-de-Luz : origine et protection de la baie

Histoire de la baie de Saint-Jean-de-Luz et du quartier de la Barre : de la menace océanique à la protection impériale

À l’origine, la baie de Saint-Jean-de-Luz - Donibane-Lohitzun bénéficiait d’une protection naturelle remarquable. Enveloppée par les falaises et une vaste dune de sable située au centre de la baie, cette configuration géographique offrait une défense efficace contre les assauts de l’océan Atlantique.

Derrière ces barrières naturelles se trouvait le quartier de la Barre, l’un des plus prestigieux de l’ancienne paroisse luzienne. Prolongement direct de l’actuel centre historique de Saint-Jean-de-Luz, ce quartier comptait plus de deux cents constructions : maisons d’armateurs, couvent, hôpital et jardins verdoyants y composaient un cadre de vie prospère et animé.

Le Fort de Socoa en 1830

L’érosion des protections naturelles de la baie

À partir de la fin du XVIIe siècle, des tempêtes de plus en plus puissantes commencèrent à fragiliser les défenses naturelles de la baie. Une partie de la dune fut progressivement emportée, exposant la ville de Saint-Jean-de-Luz à des inondations fréquentes et dévastatrices.

Face à ces catastrophes, un mur de garantie fut édifié pour colmater la brèche. Cependant, cette digue primitive se révéla insuffisante face à la violence de l’Atlantique. Elle dut être renforcée à plusieurs reprises, notamment en 1782et 1823, sans parvenir à stopper l’érosion.

Jour de vent du sud

La disparition du quartier de la Barre

Pendant plus d’un siècle, le quartier de la Barre fut lentement submergé par les flots. Les vagues successives finirent par détruire une à une les constructions, jusqu’à la disparition totale du quartier sous les eaux.

Le quartier de Sainte-Barbe et la baie de Saint-Jean-de-Luz - Ciboure

La renaissance grâce à Napoléon III et la construction des digues

Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, sous l’impulsion de Napoléon III, que la situation connut un tournant décisif. Conscient des dangers encourus par les habitants de Saint-Jean-de-Luz, l’empereur ordonna des travaux d’envergure pour sécuriser la baie.

Un vaste système de protection maritime fut alors mis en place, avec la construction de trois digues emblématiques :

  • La digue de Sainte-Barbe (180 mètres),
  • La digue de l’Artha (250 mètres), située en position centrale,
  • La digue de Socoa (325 mètres), face à la plage principale.

Depuis le début du XXe siècle, ces digues de Saint-Jean-de-Luz assurent une protection efficace de la rade et sont devenues des éléments incontournables du paysage basque.

La baie de Saint-Jean-de-Luz - Ciboure entre le Fort de Socoa et la Pointe Sainte-Barbe

La digue de Sainte-Barbe, au milieu la digue de l'Artha et la digue de Socoa

Héritage et modernisation du littoral luzien

L'ancien mur de garantie a été réaménagé en promenade piétonne, offrant aujourd’hui une vue imprenable sur l’Atlantique. De nouvelles maisons en bord de mer ont été bâties, intégrant des passerelles d’accès à la plage, alliant patrimoine et modernité.

La Promenade Jacques Thibaud à Saint-Jean-de-Luz

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Commentaires

Sylvaine Nieudan-Galligan
il y a 3 jours

Merci pour ce article très intéressant .