Biarritz en temps de guerre : l’histoire méconnue du phare peint en noir

Biarritz la Grande Plage et le phare peint en noir

À Biarritz, au cœur du Pays basque, le phare blanc est bien plus qu’un simple monument. C’est un repère, une sentinelle face à l’Atlantique, un phare de lumière et de mémoire. Pourtant, un matin d’Occupation, ce symbole fut recouvert d’une peinture noire, plongeant la ville dans le désarroi.

Une matinée pas comme les autres à Biarritz

Ce jour-là, quelque chose avait changé. Les Biarrots, comme à leur habitude, regardaient vers l’océan. Mais leurs regards furent attirés par une anomalie : le phare de Biarritz n’était plus blanc. Il était noir. D’un noir mat, silencieux, presque hostile.

La nouvelle se propagea rapidement dans les rues, sur les plages et dans les marchés :
« Ils ont peint le phare en noir. »

L’émotion fut immédiate : incompréhension, colère, tristesse. Pourquoi obscurcir ce phare centenaire, symbole de lumière et de retour à la maison ?

Le phare noir : entre camouflage et mémoire

Les anciens murmuraient que même pendant les tempêtes les plus violentes, jamais on n’avait vu le phare ainsi. Dans les cafés, les rumeurs enflaient : l’occupant allemand aurait voulu le dissimuler aux avions alliés, afin qu’il ne serve plus de guide dans la nuit.

Ce geste n’était pas anodin. Il ne s’agissait pas seulement de peinture :
c’était l’effacement d’un repère historique et affectif.

Pour les habitants, ce phare noir était le reflet d’une ville réduite au silence, contrainte par la guerre et privée de sa lumière.

Un espoir toujours vivant

Malgré la peinture, malgré l’Occupation, la lumière du phare de Biarritz brillait encore dans les cœurs. Elle attendait son heure. Et lorsque la guerre prit fin, les Biarrots n’eurent qu’un seul désir : rendre au phare sa blancheur originelle.

Ce fut un geste fort, presque cérémoniel : restaurer la lumière, raviver l’espoir, redonner une voix au monument.

Un patrimoine local à redécouvrir

Aujourd’hui, le phare de Biarritz a retrouvé son éclat, dominant fièrement la ville depuis ses 73 mètres au-dessus du niveau de la mer. Visité chaque année par des milliers de touristes, il continue de veiller sur la côte basque, témoignant à la fois de la beauté de Biarritz et de son histoire tourmentée.

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