La chapelle Saint-Jean-Baptiste d’Urrutia : un vestige roman oublié de Saint-Jean-le-Vieux
Nichée dans la campagne de Saint-Jean-le-Vieux, la chapelle Saint-Jean-Baptiste d’Urrutia est un rare témoin de l’architecture romane du XIIe siècle. Jadis église paroissiale du village, elle a longtemps accueilli les habitants avant d’être remplacée par l’église Saint-Pierre d’Usakoa. Située sur le chemin emprunté par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, elle se dressait non loin d’un gué où l’on traversait la rivière.
La chapelle Saint-Jean-Baptiste d’Urrutia à Saint-Jean-le-Vieux
Une histoire marquée par les siècles
La chapelle appartenait autrefois aux seigneurs d’Urrutia. En 1243, Pierre Sanche d’Urrutia en fit don à l’abbaye de Roncevaux, ce qui témoigne de l’importance du site à l’époque médiévale. Un siècle plus tard, elle passa sous la juridiction de l’évêché de Bayonne.
Mais les siècles suivants furent moins cléments : les guerres de Religion, puis la Révolution française, précipitèrent le déclin de l’édifice. Malgré son état de dégradation avancé, des messes y étaient encore célébrées jusqu’en 1926.
Dans les années 1980, la chapelle connut un sort plus triste encore : transformée en fosse à purin, elle subit d’importantes détériorations. Aujourd’hui, envahie par la végétation, elle repose dans un silence presque total, comme figée dans le temps.
Une architecture encore lisible
Malgré son état de ruine, la chapelle conserve de précieux éléments architecturaux. Son plan rectangulaire à nef unique (11 m sur 7 m) témoigne d’une construction simple et robuste. L’édifice, autrefois à deux niveaux, a perdu sa toiture, mais quelques tuiles creuses subsistent encore sur les murs gouttereaux.
Sur la façade principale, la présence de corbeaux laisse deviner l’existence d’un ancien porche. Les murs, faits de grès lie-de-vin — cette pierre rouge typique du mont Arradoy — et de calcaire, présentent de hautes fentes étroites qui pourraient avoir servi de meurtrières, suggérant une fonction défensive.
Le portail roman, orné d’un tore reposant sur deux petites consoles en grès, a été partiellement muré et transformé en ouverture rectangulaire. Un escalier près de l’entrée descend vers un niveau inférieur, sans doute utilisé à des fins pratiques ou défensives.
Une source miraculeuse oubliée
À proximité de la chapelle se trouve une source dite miraculeuse, autrefois célèbre pour soigner la rougeole chez les enfants. Aujourd’hui, elle est à peine visible et peu entretenue, mais elle rappelle combien le site d’Urrutia fut autrefois un lieu de foi, de passage et d’espérance.
La chapelle Saint-Jean-Baptiste d’Urrutia à Saint-Jean-le-Vieux
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