La mythologie basque (Euskal mitologia) regroupe l’ensemble des récits et croyances ancestrales transmis au fil des siècles dans la culture basque. Christianisés tardivement, les Basques vénéraient autrefois les forces de la nature – le soleil, la lune, l’air, l’eau, les montagnes ou encore les forêts – souvent personnifiées sous forme humaine. Ces symboles perdurent aujourd’hui, visibles par exemple sur les stèles funéraires rondes, où apparaissent encore le soleil, la lune et les étoiles.
Contrairement aux traditions indo-européennes, la mythologie basque ne met en scène ni héros, ni demi-dieux, ni grandes épopées. Elle se rapproche davantage des récits chamaniques, ce qui laisse penser qu’elle pourrait remonter au Paléolithique. La figure centrale en est Mari, divinité féminine incarnant la nature, associée à Sugaar, le « dragon mâle » (également appelé Erensuge), expression des colères du ciel, du tonnerre et des orages.
Parmi les autres puissances naturelles figurent le soleil – Egu, Eguen ou Ekhi –, protecteur qui repoussait les ténèbres (la croix basque serait un symbole solaire comparable à la svastika), ainsi que la lune – Hil ou Ilargi –, issue du monde occulte, liée à la mort et souvent représentée avec une hache et les outils de la fileuse.
La mythologie basque connaît aussi des êtres intermédiaires entre dieux et hommes, comme les Basajaunak, « seigneurs de la forêt ». Ces géants velus et puissants, protecteurs des troupeaux et détenteurs des secrets de l’agriculture, étaient parfois décrits comme les enfants d’un ours et d’une femme. On leur attribuait, ainsi qu’aux « Mairiak » ou « Jentilak », la construction des dolmens et cromlechs du Pays basque. Selon la légende de Kixmi, ces géants et la déesse Mari auraient disparu avec l’arrivée du christianisme.
Aujourd’hui, ces récits n’exercent plus d’influence religieuse et sont considérés comme des contes et légendes populaires. Leur évolution reste difficile à retracer en raison de l’absence de sources écrites anciennes. Ce n’est qu’à la fin du XIXᵉ siècle que Jean-François Cerquand, puis surtout l’ethnographe José Miguel de Barandiarán, ont entrepris de recueillir et d’analyser ces traditions pour en préserver la mémoire.
-
Mari, la déesse de la nature, souvent représentée comme une femme majestueuse, parfois vêtue de rouge ou entourée d’éclairs.
-
Sugaar, le dragon ou serpent ailé, associé au tonnerre et aux orages.
-
Ekhi, le soleil, sous forme humaine rayonnante ou symbole solaire.
-
Ilargi, la lune, plus mystérieuse, liée à l’obscurité et à la mort.
-
Basajaunak, des géants velus protecteurs de la forêt et des troupeaux.
-
Jentilak, géants païens bâtisseurs de dolmens.
Ajouter un commentaire
Commentaires