Atarrabi – parfois nommé Atarabi, Atarrabio, Ondarrabio, Atxular ou encore Axular – occupe une place singulière dans la mythologie basque.
Il est l’un des fils de Mari, la grande déesse des Basques.
Avec son frère Mikelats, il aurait fréquenté l’école du diable. Mais cet apprentissage avait un prix : l’un des deux frères devait rester à jamais au service du maître des ténèbres.
Cette légende illustre bien l’ambivalence d’Atarrabi : partagé entre lumière et obscurité, liberté et servitude, il incarne les choix difficiles qui traversent l’humanité tout entière.
La légende d’Atarrabi, fils de Mari
Tout jeune, Atarrabi et son frère Mikelats furent envoyés étudier dans la grotte du Deabru (le diable). Mais l’enseignement avait un prix : à la fin de leur apprentissage, l’un des deux devait rester pour toujours prisonnier des ténèbres.
Le sort désigna Mikelats. Pourtant, par compassion, Atarrabi choisit de se sacrifier et de rester à la place de son frère.
Le diable l’asservit alors à une tâche impossible : tamiser la farine de son immense grenier avec un tamis aux mailles trop larges. Chaque fois, la farine s’échappait avec le son, rendant le travail sans fin. Pour mieux le contrôler, le diable demandait sans cesse :
— « Atarrabi, où es-tu ? »
Et le malheureux devait répondre :
— « Je suis ici. »
Mais Atarrabi eut une idée ingénieuse : il apprit au tamis à répondre à sa place. Ainsi, lorsque le diable posait sa question, l’outil répliquait machinalement, tandis que le fils de Mari s’échappait. Arrivé presque à la sortie, il fut rattrapé de justesse. Le diable n’attrapa pas son corps… mais il captura son ombre, condamnée à rester dans la grotte.
Libéré, Atarrabi devint prêtre. Lorsqu’il célébrait la messe, son ombre lui revenait un instant, au moment de la consécration. Mais sans elle, son salut éternel restait impossible. Devenu vieux, il mit au point une ultime ruse : il ordonna à son sacristain de le frapper à la tête pendant la consécration. Le troisième jour, l’homme obéit. Le corps d’Atarrabi fut alors soulevé par un vol de pigeons : son âme, délivrée, avait enfin trouvé le salut.
Selon une autre version de la légende, Atarrabi fut curé de Sare (Lapurdi/Labourd), où son souvenir reste attaché au patrimoine mythologique basque.
Atarrabi et le Diable aux Grottes de Sare
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