Aidegaxto, génie basque des tempêtes

Aidegaxto : le génie des tempêtes dans la mythologie basque

Aidegaxto, aussi orthographié Aide-gaizto ou Lainogaixto, est une figure puissante de la mythologie basque, connue pour former et diriger les tempêtes. Son nom, qui signifie littéralement « mauvais ciel » en basque, est une contraction des mots aide (ciel) et gaizto (méchant).Le rôle d'Aidegaxto dans les croyances populaires

Dans la région du Lapurdi, on pense qu’Aide est l'esprit qui conduit les tempêtes. Lorsqu’un orage menaçait les récoltes ou les habitations, les Basques mettaient en place des rituels ancestraux pour apaiser Aidegaxto et se protéger de ses foudres.

Parmi ces pratiques traditionnelles de protection, on retrouve :

• Allumer des cierges bénis pour calmer Aidegaxto ;

• Brûler des branches de laurier sur le seuil de la maison ;

• Porter des feuilles d’aubépine blanche sur la tête pendant les tempêtes ;

• Placer une hache (de préférence en pierre ancienne) au-dessus de la porte principale ;

• Accrocher une croix de laurier, ou des bâtons de noisetier et de frêne à l'entrée ;

• Déposer une faucille ou une faux sur les champs ou les meules de foin pour les préserver de la foudre.

Symboles et objets protecteurs dans la culture basque

Un objet emblématique de cette tradition est l’eguzki-lore (fleur du soleil), souvent cloué sur la porte des maisons pour éloigner les mauvais esprits.

D’autres rituels, comme ceux observés à Zeanuri, incluent l’usage de la plante Rumex crispus (langue de vache). Le sorcier, enroulant la plante autour de son poignet gauche, indiquait de la main droite une direction à la pluie, ordonnant à Aidegaxto de s’éloigner pour sauver les récoltes.

Ces croyances ne se limitent pas à une seule région : on les retrouve aussi à Aia, Ataun, Dorrao, Orendain, mais aussi dans une grande partie du Pays basque et des Pyrénées. Elles illustrent une culture de la protection contre les tempêtes très vivante jusqu’à aujourd’hui.

Entre paganisme et christianisme

Le passage du paganisme au christianisme se reflète dans l’usage de symboles religieux pour repousser les tempêtes. Sur les toits des églises, on trouve souvent des croix, barres de métal ou branches de laurier fixées sur les paratonnerres — une protection autant spirituelle que symbolique.

Les cloches d’églises jouent également un rôle important : leur son serait capable d’effrayer les génies de la tempête, selon une croyance largement répandue.

Rites similaires dans d'autres régions

Dans le village de Brañaseca, les habitants plaçaient une pelle de four sur le toit avec une hache tournée vers le ciel, tout en allumant une bougie bénite. En Asturies, on utilisait également des bougies tenebrarias, du romarin et du laurier lors du dimanche des Rameaux pour se prémunir des orages.