L’obélisque de la Rhune

Le sommet de la Rhune 905m

1859 : l’ascension impériale

Le 30 septembre 1859, l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, gravit la Rhune entourée de sa suite. À cette époque, le sommet est encore un espace sauvage, sans installations touristiques. L’événement a un retentissement local : la montagne devient soudain un lieu prestigieux, digne d’être visité, admiré et raconté.
C’est cette ascension, vécue comme un moment important par le territoire, qui poussera à immortaliser l’événement.

Le 30 septembre 1859, l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, gravit la Rhune entourée de sa suite.

Un obélisque pour la mémoire

À la suite de cette visite, la commune d’Ascain décide de faire ériger un monument commémoratif au sommet, situé toutefois sur le territoire de Sare.
L’obélisque originel mesurait environ cinq mètres de hauteur. Il était constitué de pierre claire et surmonté d’un aigle en bronze d’environ 55 centimètres.
Le choix du style n’est pas anodin :

• L’obélisque évoque la solennité et la commémoration.

• L’aigle renvoie clairement à l’imaginaire impérial du Second Empire.

Dressé face au paysage immense, le monument se voulait simple, vertical, et symbolique : une trace durable d’un instant historique.

L'obélisque de la Rhune - circa 1930

1881 : la plaque volée, puis retrouvée

Un épisode méconnu donne au monument un destin presque romanesque.
En 1881, la plaque gravée qui ornait l’obélisque est dérobée par un visiteur de passage. Le sommet étant isolé, personne ne s’en aperçoit immédiatement. Le monument reste alors plusieurs décennies privé de son inscription, comme amputé de sa mémoire.
Au début du XXᵉ siècle, la plaque est finalement retrouvée à Olhette, non loin de là. Elle est conservée, puis replacée sur l’obélisque vers 1928.
Ce vol, puis cette restitution, témoignent de la fragilité du patrimoine… mais aussi de l’attachement des habitants à leur histoire.

En 1881, la plaque fut volée, retrouvée à Olhette, puis replacée en 1928.

L’oubli, la ruine, puis la restauration

Au fil des décennies, l’obélisque souffre des intempéries, du vent violent, du gel, mais aussi du manque d’entretien. L’aigle en bronze disparaît en 1940.
Dans les années 1990, il ne mesure plus qu’environ deux mètres et se trouve dans un état de dégradation avancée.
Une décision est alors prise : restaurer le monument. La reconstruction est achevée et inaugurée le 30 septembre 1993, date symbolique correspondant à l’anniversaire de l’ascension impériale.
L’obélisque retrouve alors sa verticalité et son allure d’origine. L’aigle en bronze, disparu en 1940, est remplacé par un modèle en pierre.

Le monument aujourd’hui

Visible à quelques pas du sommet, l’obélisque se tient légèrement à l’écart de l’agitation. On remarque :

• une pierre patinée par le temps,

• des blocs stabilisés par la restauration,

• la plaque gravée, redevenue lisible.

Le contraste entre sa simplicité et l’immensité du paysage lui donne une force silencieuse. C’est un point d’arrêt, presque un point de recueillement, au cœur d’un sommet très fréquenté.

L’obélisque de la Rhune - Larrun