Mythologie Basque : Irelu

Les Irelu, génies et esprits de la mythologie basque

Dans la mythologie basque, l’Irelu (ou Jeinu) est un esprit, un génie, parfois assimilé à un fantôme ou à un elfe. Ces créatures apparaissent souvent en toile de fond des récits et légendes : elles ne sont pas toujours au premier plan, mais interviennent pour aider ou contrarier les humains. Leur apparence varie à l’infini : animal, élément naturel, silhouette fantomatique…

Le mot Irelu signifie « génie, fantôme, esprit, elfe », tandis que Jeinu veut dire simplement « génie ». Les Ireluak n’ont pas de forme fixe : ainsi, l’Ireltxu peut se présenter comme un oiseau cracheur de feu, un chat ou même un cochon. Les Intxitxuak, eux, apparaissent parfois comme de petits êtres humains qui cueillent des fruits dans la montagne pour aider d’autres créatures, mais dans certaines histoires, ils se montrent bienveillants envers les hommes.

Inguma et les génies nocturnes

Parmi ces esprits, Inguma est l’un des plus redoutés : il entre dans les maisons sous forme de brouillard et provoque des cauchemars. Dans ce monde invisible, certains anges protecteurs sont considérés comme les gardiens du foyer. Le brouillard lui-même, appelé Aide, peut selon les croyances faciliter ou au contraire compliquer les actions humaines.

Fantômes et âmes errantes

On retrouve aussi les Mamuak (fantômes), les Itzal jendea (gens de l’ombre), ou encore les Gerixeti, âmes errantes des morts. Ces dernières apparaissent notamment dans les récits liés au mystérieux Ehiztari beltza, le « chasseur noir ».

Certains Irelu prennent la forme de génies du lieu (genius loci), comme à la grotte de Laxarrigibel en Soule, où se manifesterait le Zamari Zuria, un cheval blanc sans tête annonciateur de mort.

Les génies domestiques

De nombreux Irelu sont liés à la maison. On croyait autrefois que de minuscules créatures, parfois cachées dans des pelotes à épingles, pouvaient être obtenues ou même achetées. Ces êtres surnaturels travaillaient sans relâche pour accomplir les tâches confiées.

Ils portaient divers noms : Famileriak, Galtzagorriak, Prakagorriak, Mamarroak… Les Galtzagorriak, reconnaissables à leur pantalon rouge, réalisaient des services pendant la nuit si on le leur demandait. Les Mikolasak, quant à eux, construisaient dans l’ombre, souvent confondus avec l’Etxajaun.

Mais l’espace domestique pouvait aussi être envahi par des esprits malfaisants. L’Inguma provoquait un poids étouffant durant le sommeil (Aideko ou Bildur-aizea). Le Gaizkina, un coq maléfique caché sous l’oreiller, manipulait la laine pour déclencher maladie et mort.

Figures pour effrayer les enfants

Certains êtres n’étaient invoqués que pour discipliner les enfants : les Ume-izutzaileak, comme les Hamalau-zaku (« quatorze sacs »), rappellent les croque-mitaines d’autres cultures.

Esprits nocturnes bienveillants

Enfin, d’autres génies nocturnes se montraient plus inoffensifs, voire gourmands : les Maidea edo Saindi-Maindia et les Lamiak se glissaient dans les maisons pour dévorer les restes des repas.