Anglet l'embouchure de l' Adour

Dans le département des Hautes-Pyrénées, l’Adour prend sa source dans la vallée de Campan, en Haute-Bigorre, où se rejoignent trois torrents :

  • l’Adour de Payolle, issu du massif de l’Arbizon (2 831 m),

  • l’Adour de Gripp, né sur les pentes du pic du Midi de Bigorre (2 877 m),

  • l’Adour de Lesponne, provenant du massif de Lascours (2 488 m).

Après un parcours de 308 kilomètres, l’Adour se jette dans l’océan Atlantique entre Anglet (Pyrénées-Atlantiques) et Tarnos (Landes).

Durant la période glaciaire et jusqu’au Moyen Âge, le fleuve se jetait plus au nord, à Capbreton, au niveau du Gouf : un canyon sous-marin d’origine tectonique, profond et long de 50 kilomètres, qui entaille le plateau continental et offrait alors un excellent mouillage naturel.

Les documents anciens permettent de retracer les nombreux changements d’embouchure de l’Adour, influencés par l’ensablement progressif de son delta. Le fleuve a longtemps erré entre Trossoat (site de l’actuel Boucau-Nau ou "nouvelle embouchure") et Le Plecq (aujourd’hui Vieux-Boucau, anciennement Port-d'Albret).

Initialement, à l’époque romaine, l’Adour coulait encore jusqu’à Capbreton. Mais une crue survenue en 910 le dévia vers le nord, empruntant un nouveau lit par Soustons et Vieux-Boucau. En 1164, il perce la dune face à Bayonne, avant de revenir à Capbreton, qu’il abandonne une nouvelle fois en 1390 au profit de Port-d’Albret.

En 1562, la ville de Bayonne, alors en perte de vitesse, obtient du roi Charles IX l’autorisation de créer un nouvel accès direct à l’océan. Sous la conduite de l’ingénieur Louis de Foix — et grâce à une crue opportune — une trouée est ouverte dans la dune, dans laquelle le fleuve s’engouffre le 25 octobre 1578. À cette époque, la branche nord de l’Adour remontait encore vers le Boudigau en passant par Trossoat.

Aujourd’hui encore, malgré les endiguements, l’estuaire de l’Adour reste instable. L’ensablement provoque une confrontation entre les masses d’eau douce et salée, créant la célèbre barre de l’Adour, qui complique l’accès au port de Bayonne et nécessite un dragage régulier du chenal.

Sur le plan linguistique, le mot Adour vient probablement du gascon ancien, où adour signifie "source" ou "cours d’eau", et adourgà (ou adorgar), "irriguer". En basque, le fleuve est appelé Aturri, terme peut-être apparenté à iturri, qui signifie également "source".

Anglet l'embouchure de l' Adour 

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