Dans la culture basque, le mot Argi signifie "lumière". Mais cette lumière n’est pas seulement physique : elle est profondément spirituelle, voire mystique. Selon une ancienne croyance basque, ces lumières seraient en réalité les manifestations visibles des âmes des défunts. Ces âmes apparaîtraient aux vivants sous forme de flammes ou de lueurs silencieuses, guidées par des intentions précises.
La lumière des ancêtres : un pont entre les vivants et les morts
Dans toute la Vasconie — territoire historique occupé autrefois par les Vascons, ancêtres des Basques modernes la croyance selon laquelle l'âme des morts se manifeste sous forme de lumière est encore vivace. Ces lumières, appelées Argiak au pluriel, symbolisent la présence des ancêtres dans notre monde.
Une légende bien connue de Basse-Navarre, dans le village d’Izura/Ostabat, raconte qu’à midi, une flamme apparaissait régulièrement sur une cuve d’un chai. Les habitants savaient qu’il s’agissait de l’âme d’un défunt de leur lignée. Après plusieurs apparitions, le message fut clair : l’âme souhaitait que des messes soient célébrées en son nom. Une fois cela accompli, la lumière disparut à jamais.
Des apparitions spectrales aux objets symboliques
Dans certaines régions du Pays basque, on raconte que les âmes des morts apparaissent sous une forme corporelle, habillées comme lors de leur enterrement, tenant une bougie allumée. À Meñaka (Biscaye), cette bougie serait faite… d’un os humain.
Cette lumière mystérieuse liée aux ossements porte parfois un autre nom : Mairu beso, littéralement "le bras du Mairu" (les Mairuak étant des êtres mythiques du folklore basque). Ce bras lumineux, souvent vu dans les zones rurales ou montagneuses, renforce l’idée que le monde des morts et celui des vivants se croisent à travers la lumière.
Argi, entre légende et spiritualité
Loin d’être une simple superstition, Argi représente une connexion profonde avec les ancêtres, une forme de respect et d’écoute des morts qui perdure encore aujourd’hui. Ces légendes basques racontent un monde invisible, où la lumière devient un langage sacré entre deux réalités.
Dans le village d’Izura/Ostabat, on raconte qu’à midi, une flamme apparaissait sur une cuve du chai.
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